Le bénévolat ? une belle prière

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par Camille Gubelman (membre du bureau d’ERDA-CE)

Le bénévolat ? Une belle prière !
Ce 19 septembre 2012, il a fêté ses 98 ans. En cette circonstance, il a remercié ceux qui lui ont
adressé leurs vœux de longue vie, et au-delà, toutes celles et tous ceux qui soutiennent sa fondation.
Son message est bref. Il y rappelle la règle d’or énoncée dans l’Evangile de Luc. En quelques mots,
cette règle condense sa vie et son œuvre « Il est un adage, écrit-il, qui dit : Ce que vous voulez que les
hommes fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux « . Pour ERDA, « Eux » ce sont d’abord les
enfants qui grandissent dans le dénuement des bidonvilles de Manille, ceux qui parfois n’ont pour
seul toit que le ciel étoilé et pour seul réconfort qu’une bande famélique d’enfants des rues voués à
la prostitution, à la rapine et à la prison. « Eux » ce sont aussi leurs parents quand la famille, malgré
tout, a su résister aux coups de boutoir de la misère et de la faim. « Eux » c’est la mère ou la lola -la
grand’mère en tagalog- qui reste comme dernier rempart avant la rue. « Eux » ce sont les
communautés dont ERDA encourage les membres à coopérer les uns avec les autres, à s’entraider, à
appliquer entre eux la règle d’or.
« Eux » ce sont aussi tous les humains, toutes les nations qui peuplent notre planète. « Eux » trop
souvent malheureusement sont nos adversaires dans le cadre d’une compétition économique
infernale qui pousse les gens, trop de gens, vers la pauvreté et brise les solidarités. « Eux « enfin, ce
sont les immigrés, et tous ceux qui sont  » très autres que nous  » par leur couleur de peau, par leurs
coutumes et leurs modes de vie, par leurs croyances et leurs religions. Trop souvent hélas, ils sont
ignorés, méprisés, rejetés et sacrifiés comme boucs émissaires de nos propres insuffisances, rivalités
et turpitudes. Ils deviennent nos ennemis parce qu’ils sont perçus comme autant de menaces pour
nos territoires, nos modes de vie, notre confort, nos certitudes. Et ainsi ils nous soumettent à
l’épreuve la plus exigeante, la plus difficile, la plus absolue. « Au contraire, aimez vos ennemis, faites
du bien et prêtez sans rien attendre en retour ». C’est l’invitation radicale du Christ dans l’Evangile de
Luc. Défi abrupt, immense en ces temps de crises, de chômage, de guerres économiques, civiles ou
militaires à travers la planète. Défi subversif lancé à chaque cœur généreux ainsi appelé à dépasser
son ego pour aller vers cet  » autre » le plus autre, le plus éloigné de nous, de nos habitudes, de notre
vision rétrécie des choses et des crises qui secouent le monde.
Pour le Père Tritz, quand « vous prêtez vos mains et vos cœurs à Dieu […] et que vous travaillez pour
un autre d’une manière désintéressée, c’est une prière, et c’est même la plus belle qui soit. Mais c’est
Lui qui fait grandir la moisson et qui engrange en son temps. « 
Le Père Tritz a toujours été accueilli avec beaucoup de générosité à Sarreguemines. Il y a tenu sa
première conférence en 1987 dans la maison d’œuvre St Nicolas. En 1991 à l’initiative de Mme Marie
Thérèse Feil, furent déposés les statuts d’ERDA CE au greffe du Tribunal de notre ville. ERDA CE est
devenu un témoin de l’œuvre du Père Tritz et relai de sa fondation ERDA à Manille. Aujourd’hui ce
relai a besoin de forces bénévoles nouvelles car le noyau des fondateurs se réduit chaque année un
peu plus. Nous espérons trouver parmi vous, chers amis quelques bonnes volontés prêtes à seconder
l’équipe en place. Ce ne sont pas las tâches qui manquent.
Camille Gubelmann