Le Père Tritz

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Le Père Tritz est né en Lorraine le 19 septembre 1914 à Heckling-les-Bouzonville  (57)

Très jeune, il fait le choix de sa vie : se mettre au service de Dieu et des hommes, il ne sait qu’aucune autre voie ne saurait combler son immense amour de la vie. Après des études secondaires à Florennes en Belgique, il choisit, en 1933, d’entrer dans la Compagnie de Jésus. Parti en Chine pour y faire sa régence en 1936, il y a connu le Père Teilhard de Chardin et y a vécu pendant la 2ème guerre mondiale. Le 4 juin 1947, il est ordonné prêtre à Shanghaï. Lorsqu’il retourne en France en 1948, pour y finir sa théologie, il ne sait pas encore que la Révolution Communiste lui interdira définitivement l’accès à la Chine.

Après la Chine, les Philippines

Et c’est vers les Philippines,  » un séjour temporaire « , d’après son supérieur, qu’il part en 1950. Quand, il débarque à Manille, il ne soupçonne pas encore que ce sera un choix définitif. Mais son destin en a décidé autrement. En 1952, son supérieur lui propose un poste d’aumônier dans un institut d’enseignement agricole. Il accepte et ce  » oui «  change le cours de sa vie.
Parallèlement, Pierre devient professeur à l’université d’Araneta, enseignant la théologie et la philosophie. L’enseignement est en anglais, langue qu’il ne maîtrise pas encore. La nuit tout en préparant ses cours du lendemain, il étudie la langue de Shakespeare.
Et pendant 25 ans, il enseigne dans différentes écoles et universités, À partir de 1961, il donne également des cours en maîtrise de psychologie et de science de l’éducation à l’Aténéo, l’université la plus prestigieuse de Manille. Il adopte la culture des Philippins avant d’en acquérir, en 1974, la nationalité.

Le choc : la découverte de la déscolarisation

Dans les années 1964 ou 1965, il tombe  » par hasard  » sur un article de presse . Les chiffres qu’il y lit bouleverseront sa vie : aux Philippines sur 100 enfants entrant en primaire, 60 abandonnent l’école avant la fin de leurs six années de scolarité obligatoire et gratuite.  » Cette statistique a vraiment été un déclic pour moi. Derrière ces chiffres, il y avait une réalité humaine qui m’a profondément marquée… L’idée d’ERDA m’est venue à ce moment. Au fond, elle est très simple :  « aider l’enfant tant qu’il en a besoin en le remettant à l’école pour qu’il puisse se développer »  

Une rencontre décisive

En 1974, le père Tritz a 60 ans. Date fatidique en France. Elle y sonne souvent l’âge de la retraite. Pour lui, c’est l’âge d’une nouvelle jeunesse, d’une nouvelle vie d’action. Le hasard, hasard providentiel, lui vient encore en aide. Sur sa route, il croise Betty Reyes. Elle vient le voir dans son bureau. Rencontre décisive qui, en quelques minutes, conduit à une première action déterminante.  « Nous sommes allés jusqu’à une école voisine située à seulement deux blocs du bureau ». Là, ils demandent la liste et les adresses des enfants ayant abandonné l’école. « Malgré une certaine surprise, elle nous a été accordée. Betty et moi sommes allés dans les bidonvilles, visiter les familles en question … la cause principale de l’abandon scolaire était bien la pauvreté des familles. Ce jour-là, nous avons réussi à persuader six enfants de retourner à l’école en nous engageant à soutenir leur scolarisation ».